L’escalade dans le Verdon est un passage obligatoire dans une vie de grimpeur.
Ce site mondialement connu est une véritable pépite, que dis-je un joyau de la nature et de la grimpe.
Escalade au Verdon : pourquoi s’y rendre ?
Il se peut que vous en ayez entendu parler, mais quand vous y serez aller, vous n’aurez qu’une idée en tête : passer vos week-end, vos semaines de vacances, à écumer cet incroyable endroit.
En effet, que vous arriviez de Castellane ou de Moustier Ste Marie, la route qui vous mène aux gorges est déjà un pèlerinage.
Le verdon est un cours d’eau qui sinue au milieu d’immense falaises sur ses 2 rives sur plus de 100 kms et parfois sur plus de 500 mètres de hauteur.
La qualité et la compacité du rocher calcaire donnent un aspect à la fois brut et sauvage et confère à l’escalade un style unique en son genre.
Lieu insolite, vous serez entourés de vautours que vous jalouserez tout au long de votre périple.
Le départ des voies est juste inoubliable : vous lancez votre corde depuis le sommet pour descendre en rappel. Vous plongez dans les abysses du Verdon. Adrénaline garantit !
Notre première grande voie avec Rémi
Rémi est un ami et client de longue date avec qui nous avons déjà été en sur les falaises d’Espagne, d’Italie….de Jordanie.
Pourquoi depuis tout ce temps n’avions nous pas organisé de voyage grimpe dans les gorges du Verdon : allez savoir.
Peu importe et au contraire…Il est plus que temps de s’y rendre et de parcourir ces lignes suspendues qui nous aimantent depuis les topos pendant tout le trajet.
Nous sommes arrivés un jour de grand vent, des rafales à plus de 60/70 kms. Il nous fallait trouver une voie abritée. De plus nous avions peu de temps, il fallait donc trouver un accès rapide et de faible difficulté pour rentrer dans l’horaire.
Inutile de vous dire que nous avons fait absolument tout l’inverse !
Tellement attirés par une ligne conseillée par des amis et des photos alléchantes, nous nous sommes élancés certainement dans la pire voie à faire ce jour là.
Peu importe : avec une motivation de fer, tout était possible.
Secteur du Styx : Les mains dans le sel 7a/200m ED- …
…ou les cheveux dans le vent.
Déjà, pour ce rendre au pied de la voie, il nous a fallu nous perdre un peu dans le maquis. Avant de trouver le bon sentier et les quelques rappels jusqu’au point de départ, ce fut déjà une bonne aventure. Cela a dû nous prendre une bonne heure. Là au moins on savait qu’on allait être motivé pour sortir avant l’apéro.
La voie commence (6b+), juste au dessus du cours d’eau dans un calcaire très atypique. Tout blanc. On a vite compris pourquoi “les mains dans le sel”. En revanche, dès le début, la voie s’enfile dans une espèce de cheminée fissure avec les pieds dans ce salpêtre néanmoins adhérent.
La longueur suivante est légèrement plus facile, 6a. Mais elle réveille quand même car elle traverse légèrement. On sent déjà un peu plus la pose de pied à la mode verdonnaise.
L’escalade au Verdon : on y est
La 3ème longueur en 7a est une pure merveille. Je pars en courant pour ne pas trop penser. Cela fait un moment que je n’ai pas grimpé et que je suis un peu rouillé. Une fois élancé je me rends compte à quel point j’aime ce style d’escalade.
Une fissure, des réglettes, léger devers et des pas bien techniques. Je ne réfléchis toujours pas et sprint jusqu’au relais. Pas un mouvement n’est à jeter. Vraiment une ligne majeure !
Je poursuis dans le 6 C+ qui démarre dans un bon dévers. Ça demande un bonne effort type “bloc” mais ça passe. Rémi me rejoint en grimaçant un peu dans la fissure de sortie. Il n’y en pas un plus en forme que l’autre.
On est bien malgré le vent puisqu’on est entre amis !
À la 3ème longueur on rejoint une cordée de deux futurs guides en train de faire leur liste de course. J’avoue que j’ai fait un peu le forcing. Je n’avais pas envie que le froid nous envahisse trop. Légère pression pour gagner du temps sur leur manip. Bien sympas ils ont fait le nécessaire pour avancer rapidement.
Rémi expédie un beau 6a et là, on a compris que ce que 70 kms/h en rafale signifiait. Dans le 6b qui a suivi, si mon talon n’avait pas rencontré de quoi crocheter le rocher, je m’envolais comme une feuille dans les airs. Ceci étant dit, cette longueur reste un petit bijoux elle aussi. Décidément cette voie : elle à tout d’une grande !
Aller : on sort !
Et puis dans l’avant dernière longueur ils ont éteint le vent. Après s’être fait défoncer dans au relais précédent, la voie passe de l’autre côté du fil. Plus rien, nothing, magique !
Rémi plie cette belle traversée en 6a + dans du rocher orange. Le 6 b qui suit me fait faire du tricot dans des petits trous qu’on dirait fait exprès pour les grimpeurs.
Nous ferons les 2 dernières longueurs en corde tendue dans du 3b. Cette fois s’en est fini d’attendre. Je passe en courant devant nos 2 confrères que nous saluons et retouvrons à la bière à la Palud sur Verdon.