Des journées en montagne, des stages courses d’arêtes et escalade en grande voie avec Serre Chevalier Sensation, c’est possible toute l’année.
Les courses d’arêtes : définition
L’alpinisme, comme vous le savez sans doute déjà, consiste à gravir les montagnes…ou à les descendre. On commence par les sentiers escarpés de montagne, puis viennent parfois les glaciers et leurs neiges éternelles. Parfois ce sont aussi les falaises que nous grimpons et d’autres fois les arêtes sommitales que nous escaladons d’un bout à l’autre : les courses d’arêtes.
C’est un savant mélange entre escalade, crapahutage, descente en rappel. À l’image des funambules, nous passons sur le fil des arêtes, parfois d’un côté, parfois de l’autre. Ce sont des parcours généralement assez aériens mais de faible difficulté selon la course choisie.
C’est souvent très ludique car nous cherchons le cheminement le plus facile, tel des chamois, pour effectuer la traversée.
Escalade en grande voie
Il existe plusieurs disciplines relatives à l’escalade. Généralement on connait l’escalade en falaise dite escalade sportive. Les longueurs sont d’une trentaine de mètres en moyenne. Le but du jeu étant d’atteindre le sommet puis de redescendre pour en effectuer une autre parfois plus difficile selon nos envies et nos motivations.
On trouve l’escalade de bloc. Cela consiste à franchir des blocs rocheux de quelques mètres seulement. Sans corde mais avec des tapis de réception que nous appelons des crashpad et la présence de nos amis au sol pour une éventuelle parade.
Ce genre d’escalade connait un succès fulgurant ces dernières années car elle peut aussi se pratiquer en salle sur des blocs artificiels. Ne nécessitant que très peu de matériel, cette discipline fait la joie des jeunes en quête de nouvelles sensations. Elle allie la coordination, la souplesse, la force et la détermination.
L’escalade en grande voie quant à elle, consiste à grimper une paroi de plusieurs longueurs. De 60 à 500 mètres parfois. Les longueurs mesurent entre 40 et 50 mètres. Le premier de cordée s’arrêtent à ce que l’on nomme un relais puis par un système d’assurage fait monter son second. L’opération sera répétée autant de fois que de longueurs à franchir.
Stage courses d’arêtes et escalade en grande voie
Il se trouve que suite à une sortie d’alpinisme effectuée l’été dernier sur le glacier Blanc et le sommet de Roche Faurio, quatre compagnes de cordées et amies m’ont fait la demande d’un apprentissage plus poussé pour leur permettre d’évoluer sans guide.
Nous avons donc convenu d’organiser un mini stage visant à la révision générale des grandes règles de la montagne.
Programme du stage courses d’arêtes et escalade en grande voie : Jour 1
Le site de grande voie
La première demi-journée nous nous sommes retrouvés sur le site de Rocher Baron à Briançon. Ce site présente plusieurs grandes voies de très faible difficulté et dont l’équipement est un peu à l’image de ceux que l’on peut trouver en grande voie montagne et en course d’arête. Des pitons, des fissures pour accueillir des coinceurs mécaniques, ces fameux friends, pour rajouter des points de progression et augmenter notre sécurité. Des relais et des amarrages naturels comme les arbres, susceptibles de recevoir des sangles et donc, ici encore, augmenter notre sécurité lors de notre progression.
En quelque sorte : le site idéal pour notre grande révision.
Les relais et rappel
Nous avons revu tous les types de relais, sur sangles, pitons, arbres et coinceurs que nous avons pris le temps d’apprendre à poser dans les fissures les plus adaptées.
Après ce long inventaire et de nombreux échanges sur les choix de chacun, nous avons révisé les descentes en rappel.
Il s’agissait d’être autonome pour s’installer sur une corde à double et de gérer sa sécurité jusqu’en bas de la paroi.
Les différents types d’assurage en grande voie et course d’arête
Après une petite pause casse-croûte et de nombreux échanges d’expériences, nous avons abordé les différents types d’assurages rencontrés. Assurage classique en grande voie puis l’assurage en mouvement et en corde tendue lors des courses d’arêtes. Sans aucun doute l’une des notions les plus délicates à aborder.
En effet, ces types d’assurage demandent à la fois de continuer à progresser tout en assurant un maximum de sécurité. Il faut pour cela que le premier de cordée anticipe le terrain, le bon cheminement et les points de progression indispensables à la sécurité de la cordée.
À l’assaut de la grande voie
Après avoir élaboré les cordées, nous nous élançons. Il s’agit maintenant de mettre en application toutes les techniques revues lors de cette intense révision. Le niveau technique étant vraiment très facile je peux accompagner chaque cordée dans ses choix, ses installations, ses réflexions. Veiller au bon choix des points de progression pour se protéger et protéger sa cordée car une chute trop grande pourrait être dangereuse. Constater la solidité de chaque amarrages en place ou posé : ses friends, pitons, béquets rocheux pour poser un relais de fortune. Décider du mode d’évolution et trouver le meilleur itinéraire pour nous hisser jusqu’au sommet.
Le sommet et la descente
En à peine quelques heures nos cordées atteignent le sommet. Après cette première victoire, la course n’est pas finie, il faut maintenant redescendre. Trouver le bon itinéraire et assurer comme il se doit, même si le terrain est facile, les descentes en rappel, les désescalades. En montagne, 80% des accidents se produisent à la descente. Ce sont ces moments de fatigue après le sommet et la folle envie d’en finir, de partager une bière et de poser sur la table les derniers échanges d’une belle journée.
Une course n’est finie que lorsque le moteur de la voiture s’arrête devant la maison.
Jour 2 la course d’arête
Le lendemain nous partons pour l’Eperon Bouchier. Une course d’arête très facile au dessus du magnifique petit hameau de Bouchier. Les fissures et béquets rocheux y sont nombreux, les pitons en place rappellent les courses en montagne. Certains passages permettent de grimper en corde tendue, d’autres en assurage en mouvement. Il y a même quelques longueurs permettant une escalade classique. Décidément la nature fait bien les choses : tout y est et nos deux cordées peuvent ainsi évoluer en jouant avec toutes les connaissances de la veille.
La préparation de course
L’idée était de les laisser préparer la course d’arête sans tenir compte de ma présence :
– la météo
– l’itinéraire, les topos, les accès
– le choix du matériel
– les modes d’évolution
C’est ici que se joue la course. Une bonne préparation revient à intégrer au mieux la journée du lendemain. De gagner le plus de temps possible dans ces approches parfois sauvages et pas toujours bien balisées.
Le sommet et l’ouverture vers d’autres notions
Notre but atteint, nous profitons de la vue magnifique et du beau temps pour sortir nos casse-croûte tout en échangeant encore sur cet itinéraire.
Comme le temps nous le permet et que nous ne sommes pas pressés de redescendre, je mets en place de nouvelles manip de cordes.
Pendant ce dernier chapitre, chacune pourra revoir, compléter, découvrir, poser les questions oubliées, les besoins de préciser, les notions à envisager.
Nous allons mettre en place la technique de rappel en Duffour, puis la Marnesouille, puis une brève démonstration d’un assurage en mouvement lors de mes sorties où je suis dans la configuration la plus classique : un guide-un client.
Debriefing de ces 2 jours jours grande voie et course d’arête
Après ces 2 belles journées, je constate l’intensité demandée aux participants mais aussi à moi-même.
Une grande richesse d’échanges, de remise en question , de constat d’évolution.
Chacune a su et pu développer une part d’expérience dans un domaine qui lui tenait à cœur.
Je suis très positif sur ce premier stage de l’été et j’ai hâte de remettre ça les 25 et 26 juin prochain en grande voie également.
Je remercie cette belle équipe pour leur motivation, leur curiosité et leur patience. Mais aussi pour leur immense qualité humaine. Je vous dis à tout bientôt.
Benjamin votre guide