Notre séjour escalade s’est déroulé cette fois-ci dans les Hautes Alpes. La Voie Festival au sommet Rouge en Ubaye et le pilier Ouest du Pic Nord des Cavales en début de semaine furent nos premiers objectifs. La voie Desmaison au Pic de Bure était l’objectif phare.
En voici un petit compte rendu…
Voie Desmaison au Pic de Bure TD+ 7c>6a A0 III P2
On pourrait être effrayé en lisant le topo de ce monument incroyable.
Ce pilier de 600 mètres de calcaire est une entreprise sérieuse c’est indéniable. Mais en terme de difficulté les longueurs sont finalement accessible à condition d’être bien préparé.
Cette voie a été ouverte du 25 au 28 septembre 1961 par les grands et vaillants André Bertrand, René Desmaison, Yves Pollet-Villard.
Le 1er soir ils redescendirent dans la voie en rappel, puis firent deux bivouacs en parois les soirs suivants. Messieurs je vous félicite de ce projet si ambitieux et vous en remercie. Paix à votre âme.
Descriptif accès
Se garer dans une clairière 5 minutes après avoir emprunté la piste qui démarre derrière le téléphérique du Pic de Bure. Rejoindre le chalet du Vallon d’âne et suivre naturellement le beau vallon. Quitter le sentier lorsqu’il va trop vers la gauche et couper à travers les alpages au plus facile en direction du Pic de Bure visible depuis le chalet.
Remonter le pierrier par une sente de gauche à droite et rejoindre le col. Comptez 1 heure pour rejoindre le col.
de là, si vous avez le pied montagnard vous pouvez descendre à pied. Sinon emprunter le rappel et descendez ensuite au mieux. C’est certainement le passage le plus exposé.
En regardant vers le bas, j’ai trouvé le passage plus évident par la droite, et au plus haut pour traverser le dernier petit couloir de déversement. Il y a de mémoire un spit bien caché. Il suffit surtout de patience de précaution et ça passe.
Longueurs clés
La première longueur est bien évidemment celle qui devrait impressionner le plus. En réalité, tous les points pour artifer sont assez justement espacés car cette longueur a été rééquipée pour attraper les sangles ou clipper les points. Là encore patience et précautions feront de ce passages un très bon échauffement.
L3 traverse sous un toit en dépassant un relais à main gauche puis s’élève dans un couloir cheminée facile jusqu’au pied d’un bitard. Relais confort. Seulement 3 friends posés en plus de la lunule violette.
L4 6A/B : dièdre à gauche et belle fissure. De nombreux pitons sont en place. Un friend bleu seulement posé. Relais plein gaz.
L5 : 5m verticaux puis bien guetter 1 piton universel qui part à droite à l’horizontal et le suivre plutôt que de suivre des pitons vers un dièdre. Nombreux pitons jusqu’au relais.
Des séjours escalade aux accents de voyage
L6 : grand 5C sur rampe en fissure et rampe. facile à protéger par des friends supplémentaires. Relais avec sangle de 160 ou 180 pour être plus confort.
L7-L8 : tout droit jusqu’à un dièdre à droite et prendre à gauche, une rampe suspendue jusqu’à 1 piton et 2 cordelettes dynema. Une verte et 1 blanche pour relais intermédiaire. Il est possible de continuer en rallongeant bien. S’élever droit puis en ascendance gauche jusqu’au pied d’un dièdre magnifique et très attirant.
L9 5B/C : longueur incroyable qui part plutôt vers la droite dans l’écaille et revient ensuite franchement vers la gauche.
L10 succession de 2 devers vers la droite dont le 2eme avec 3 pitons avant une vire. Relais sur cordelette bleue et blanche et 2 pitons.
Information importantes sécurité
ATTENTION pour L11 : dans le topo il est conseillé de sortir jusqu’au relais. Mais c’est une zone très exposée aux chutes de pierres. Je recommande vivement de faire une longueur plus courte. En restant dans le fond de la cheminée à droite au niveau d’un spit.
Sinon plutôt cela oblige de sortir à gauche par une écaille pour rejoindre une bonne vire mais vous êtes hyper exposé. Sauter le relais suivant évitera de rester trop longtemps exposé au relais et dans l’escalade.
Ce jour là, il a plu des cailloux pendant 10 minutes!!!
L12 : s’élève vers la gauche avec de nombreux pitons. Sauter un vieux relais sur sangles rouges dégueulasses jusqu’à arriver sur une zone facile.
De là cela peut être un peu paumatoire. Prendre tout droit d’abord et laisser sur votre gauche 3 espèce de rampes sur environ 10 m. Prendre la 4èm et dernière rampe qui part à gauche là où le rocher parait moins bon. Vous allez apercevoir un piton !
Cette vire vous fera rejoindre le fil du pilier. Dépassez un relais facultatif pour trouver un second relais dans un dièdre concave juste derrière le fil.
Bientôt le sommet et que du beau !
L13 en 4 + : sortir du dièdre cheminée puis rejoindre une autre cheminée sur votre droite avec double fissure. Relais en sortie sur friends très confortable.
L14 :diagonale droite puis rampe vers la gauche. On rejoint un premier replat qu’on laisse pour s’élever toujours vers la gauche. Les pitons du relais sont assez près du sol mais l’emplacement est confortable.
L15 suit la faiblesse vers la droite sur 10 mètres environ et bifurque à gauche. Il y a 3 mètres dans du rocher plus compact type « micro-dalle » (indiqué sur le top de C2C). Une fois franchie on repart vers la droite dans une longue fissure jusqu’au relais sur cornière et lame plate à relier.
L16 : La fissure se raidit et devient de plus en plus pourrie dans sa sortie quasiment déversante.
Les 150 mètres suivants sont en corde tendue jusqu’au sommet atteint à 17H15. Soit environ 8 heures dans la voie avec 2 ou 3 bonnes pauses.
Retour
Une fois au sommet, regagner la descente par la Combe Ratain !
J’ai essayé la combe de Bure décrite sur le topo et sincèrement c’est une très mauvaise idée si la cordée est un peu fatiguée. C’est technique, casse pattes voir engagé.